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    La caractérisation de Jésus comme « nazoréen »

    Paul Pierre
    Paul Pierre


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    Date d'inscription : 24/02/2022

    La caractérisation de Jésus comme « nazoréen » Empty La caractérisation de Jésus comme « nazoréen »

    Message par Paul Pierre Ven 25 Fév - 10:39

    La caractérisation de Jésus comme « nazoréen »

    La désignation perdue, oubliée, de Jésus : « nazoréen » (notzri), qui servait à le désigner et qui servira bientôt à Jérusalem, en milieu juif, à désigner aussi ses disciples – alors qu’à Antioche, en milieu païen, ce terme reste ignoré et ces disciples sont appelés « chrétiens ». On remarquera que, chez les historiens profanes, grecs ou romains, le terme nazoréen n’apparaît jamais. On verra plus loin le sens que ce terme a pris en milieu gréco-latin.


    Like a Star @ heaven Faut-il y voir le nom d’une famille, d’un groupe, auquel Jésus est supposé appartenir ? Ou bien doit-on penser que c’est Jésus qui, en raison de son enseignement, reçut ce nom de nazoréen, qui fut ainsi transmis à son groupe de disciples ? Il y eut en effet, probablement, une évolution du sens. L’évangéliste Matthieu,  a éprouvé le besoin de justifier ce qualificatif et il a rattaché le terme à la ville de Nazareth. Sans doute explique-t-il cela à l’intention d’un groupe étranger, peut-être antiochien, qui ne connaît pas ce que signifie ce terme hébreu « nazoréen ».

    Ainsi est né le contresens conduisant à interpréter « nazoréen » par « nazaréen » comme s’il s’agissait La caractérisation de Jésus comme « nazoréen » 1535170221  d’une désignation d’origine géographique. C’est là bien évidemment, une « exégèse accommodatrice », comme il y en a d’innombrables exemples dans les midrashim, mais elle n’explique pas du tout le sens du terme « nazoréen ». Elle a même contribué à l’occulter. Peut-être nous apprend-elle tout au plus que l’association factice des deux mots nazoréen et nazaréen existait déjà du temps de Jésus 
    Nazareth dont le site ancien est attesté par les fouilles,…
    : deux obscurités additionnées ne font pas une clarté. Il n’y a donc pas lieu de prendre à la lettre la référence de Matthieu, qui d’ailleurs n’en est pas une : la référence à Isaïe indiquée n’a rien d’une citation de l’Écriture ni d’une prophétie ; elle vient justifier plutôt le lien avec la terre impliquée dans  La caractérisation de Jésus comme « nazoréen » 1535170221 l’origine populaire, obscure, galiléenne de Jésus 
    L’appartenance de la Galilée est, elle, fort importante. Non…
    . Jésus, comme Hillel, était galiléen.

    Il est clair en tout cas que le terme principal qui fut utilisé par les juifs pour qualifier Jésus était « nazoréen ». C’est ce que rapportent les évangiles (Lc 18, 38 ; 24, 19 ; Jn 8, 5 ; 19, 19 ; Ac 2, 22 ; 3, 6 ; 6, 14 ; 10, 38 ; 22, 8 ; 26, 9, etc.) et il est donc nécessaire d’en déterminer le sens. Une première indication est fournie par l’évangile de Luc (18, 37). On annonce dans Jéricho que « Jésus le nazoréen est en train de passer ». Un aveugle s’écrie : « Jésus, fils de David, aie pitié de moi ». La caractérisation de Jésus comme « nazoréen » 1535170221  L’appellation paraît connue et comprise par cet aveugle, car elle évoque pour lui l’attente messianique et la légitimité davidique. Cet acte de reconnaissance méritait pour les évangélistes d’être signalé. Mais dans le texte de Marc (10, 47), parallèle à celui de Luc, le terme « nazoréen » a été remplacé par « nazaréen ». Ce peut être une correction par un scribe pagano-chrétien qui ne connaît pas le mot, et du coup la péricope devient inintelligible. Ou bien La caractérisation de Jésus comme « nazoréen » 1535170221  ce pourrait être une dissimulation intentionnelle de Marc, l’auteur de cet évangile, une façon d’éviter la charge religieuse, idéologique ou politique du terme. L’évangile de Marc, a-t-on dit, cache tout au long le « secret » messianique.
    On peut supposer alors ce fait que l’appellation de Jésus, La caractérisation de Jésus comme « nazoréen » 1535170221  le « nazoréen », aurait été plus ou moins dissimulée par les disciples, peut-être à la demande de Jésus lui-même. En revanche elle est employée par la foule (Lc 18, 37).

    Elle ne sera pas oubliée en tout cas par Ponce Pilate.

    Car Pilate a placardé ce terme sur la croix : « Jésus, le nazoréen, le roi des juifs ». Ce titulus, rappelé par Jean (Jn 19, 19), ne comporte pas le mot « nazoréen » dans les récits synoptiques. Pourquoi ? Était-il difficile de traduire nazoréen en grec et en latin ?
    Il est probable que l’indication « roi des juifs » apposée par les services de Pilate soit précisément une traduction habilement invoquée par les Romains pour renvoyer à un motif juif de condamnation (cf. Ac 6, 14). On retrouverait en ce cas le sens commun, populaire, public, du mot, celui de l’aveugle de Jéricho. Les apôtres ont rêvé eux-mêmes de cette venue messianique puisqu’au dernier instant ils disaient encore à Jésus : « Alors, à quand le rétablissement de la royauté d’Israël ? » (Ac 1, 6, selon le texte occidental). On connaît d’ailleurs une tradition ancienne qui rattachait la « famille de Jésus » (au sens large où on parle aussi des « frères » de Jésus) à un milieu traditionaliste et davidique originaire de Galilée. Il n’est pas impossible non plus d’imaginer que le mot nazoréen renvoie, comme le suppose Matthieu, lui-même galiléen, à une origine géographique de la famille de Jésus, attachée aux villages de Nazareth et Kokhaba en Batanée, rattachement historique peu attesté, mais non insensé 
    Mention fournie par Julius Africanus et mentionnée par Eusèbe…

    On pourrait penser que, après la crucifixion, l’idée du « messie fils de David », devenue motif de condamnation, n’était guère de saison pour l’appliquer encore à Jésus, qui apparemment avait échoué. Pourtant on voit le terme « nazoréen » revenir en force après la Pentecôte. En Actes 2, 22 (selon le texte occidental) : « Israélites, écoutez : Jésus le nazoréen, cet homme accrédité par des signes et des prodiges… » En Ac 3, 6, Pierre s’adresse au paralytique : « Au nom de Jésus le nazoréen, marche ! »
    À ce moment, pour les apôtres, le point commun, le signe d’identification entre les disciples juifs et le titre individuel de Jésus, c’est celui-là.

    Mais c’est le même terme qui deviendra aussi un titre d’accusation. Paul, à l’occasion de son procès devant Félix, est ainsi débusqué : « Cet homme est une peste, qui fomente des troubles dans notre nation et dans le monde entier, c’est un meneur de la secte des nazoréens » (Ac 24, 5). Dans sa réponse, Shaul-Paul ne récuse pas le terme par lequel il est lui aussi désigné, c’est en effet le mot qui désigne les disciples, et Paul, comme les autres, en fait partie. Mais il conteste l’appellation de « secte » et se déclare « adepte de la voie ». « Nazoréen » : c’est donc à cet instant un groupe juif bien connu et que nul ne conteste, qui est appliqué aux disciples de Jésus et à Jésus lui-même, qui devait même être antérieur à Jésus. Paul le revendique pour démontrer sa fidélité à la Loi et aux prophètes.

      La date/heure actuelle est Jeu 16 Mai - 23:44