La Vie de Jésus

Puis, Jésus se retire au désert de Juda, dans la solitude et le silence, afin de méditer une dernière fois sur sa vocation de Messie, sur le rôle que son Père lui a confié. C'est un endroit où le démon rode, prêt à harceler cet inconnu redoutable. Après quarante jours de jeûne et de contemplation, lorsqu'il reparait en public, il est prêt.


Jésus, plein du Saint-Esprit, s'éloigna du Jourdain, et fut poussé par cet esprit dans un désert. il y resta pendant quarante jours et quarante nuits, et y fut tenté par Satan. Vivant parmi les bêtes, il ne mangea rien pendant ces jours. Quand ils furent écoulés, qu'il eut jeûné pendant quarante jours et quarante nuits, il eut faim.

Le tentateur, s'approchant, lui dit :...<< Si vous êtes le Fils de Dieu, dites que ces pierres deviennent des pains. >> Jésus lui répondit :...<< Il est écrit : L'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. >> Le diable alors le transporta dans la cité sainte, le plaça sur le pinacle du Temple, et lui dit :...<< Si vous êtes le Fils de Dieu, jetez-vous en bas, car il est écrit : il a donné sur vous des ordres à ses Anges, et ils vous porteront dans leurs mains, de peur que vous ne heurtiez votre pied contre quelque pierre. >> Jésus lui dit :...<< Il est écrit aussi : Tu ne tenteras point le Seigneur ton Dieu. >> 

Le diable le transporta encore sur une montagne très élevée, et lui montra tous les royaumes du monde, avec leur splendeur. Alors il lui dit :...<< Je vous donnerai toute cette puissance et la splendeur de ces royaumes, car ils m'on été livrés, et je les donne a qui il me plait.; si vous vous prosternez devant moi et m'adorez, tous seront à vous. >> Alors Jésus lui dit :...<< Retire-toi Satan; car il est écrit : Tu adoreras le Seigneur ton Dieu et ne serviras que lui seul. >>

Tout moyen de tentation étant épuisé, le diable s'éloigna de lui pour un temps. Alors les Anges s'approchèrent, et ils le servaient.


Source : (S. mat., IV, !-11; S. marc,  I, 12-13; S. Luc, IV, 1-13)


* Jésus se prépare à la prédication par une pénitence extraordinaire, le jeûne et la prière pendant quarante jours. Le démon tente tous les hommes, il est jaloux de leur bonheur et de leur amitié avec Dieu. Satan ne savait pas au juste si Jésus-Christ était le Fils de Dieu fait homme, ou un saint, remarquable sans doute, mais cependant capable de pécher; et il désirait beaucoup en être instruit. Il pense que l'affaiblissement, où le jeûne l'a réduit, est une bonne occasion pour le faire pécher. Ne soyons pas surpris que Jésus se laisse tenter, emporter par le diable : ne s'est-il pas laissé crucifier par les Juifs, membres de Satan ? D'ailleurs la tentation, à laquelle on résiste pourageusement n'est pas un péché; elle est au contraire la source de mérites et de gloire. La triple tentation fut réelle. Le démon tenta Jésus d'abord de gourmandise et d'orgueil, puis d'avarice, enfin d'ambition et d'idolâtrie.

Le juste vit de la foi, et la foi vient de la parole de Dieu. Dieu protège dans le danger, mais il ne faut pas s'y exposer par sa faute; voila ce qui s'appelle tenter Dieu.  Qui aime le péril y périra certainement, car Dieu ne peut encourager notre présomption et notre témérité. Satan promet ce qui ne depend pas de lui : il ment toujours, dans les promesses qu'il fait au pécheur pour le séduire. Le péché ne donne jamais le bonheur. Il faut arrêter la tentation dès le premier pas. La conduite du Sauveur nous montre comment nous devons résister nous-mêmes; c'est surtout par la fermeté dans la foi, le courage à croire tout ce que la religion nous enseigne et la pensée des jugements de Dieu. La lecture et la méditation de l'Evangile sont très nécessaires pour cela. Jésus repousse chaque fois le tentateur par un mot de la Sainte Ecriture. Si les catholiques de l'Église primitive étaient si forts, c'est qu'on les nourrissait bien de l'Evangile; c'est le contraire qui arrive pour nous aujourd'hui. 

La seconde réponse de Jésus-Christ au démon est donc une belle vérité, elle nous apprend à travailler et à lutter, avec la grâce de Dieu. La troisième en est une aussi; on demande à la France d'apostasier, mais elle doit répondre comme Jésus-Christ. Le tentateur revint au Jardin des Oliviers.




                                                                                   ~~~




* Jésus revient au lieu de son baptême. Jean-Baptiste qui était encore là avec deux disciples, voyant passer Jésus, il dit :...<< Voici l'Agneau de Dieu. >> Ces disciples, André et Jean suivirent Jésus. André qui rencontra son frère Simon, lui dit :...<< Nous avons trouvé le Messie (le Christ) et l'amena à Jésus. C'est alors qu'en le regardant, Jésus  lui dit :...<< Tu es Simon, fils de Jona, tu t'appelleras Céphas, c'est-à-dire Pierre. Jésus vit venir à lui Nathaniel qui lui dit :...<< Vous êtes le Fils de Dieu. >> 



Cependant Jean rendait témoignage de lui et disait :...<< Voila celui dont j'ai dit : Celui qui doit venir apres moi a existé avant moi, parce qu'il est au-dessus de moi. Et nous avons tous reçu de sa plénitude, grâce sur grâce. Car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. 

Nul n'a jamais vu Dieu : le Fils unique qui est dans le sein du Père l'a manifesté lui-même.

Voici encore le témoignage de Jean, lorsque les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites, pour lui demander :...<< Qui êtes-vous ? >> il déclara sans hésiter, il déclara ouvertement :...<< Ce n'est pas moi qui suis le Christ. >> 

Alors ils demandèrent :...<< Quoi donc ? Etes-vous Elie ? >> Il dit :...<< Non. >> Etes-vous prophète ? Il répondit :...<< Non. >>? 

Ils lui dire donc :...<< Qui êtes-vous, afin que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés ? Que dites-vous de vous-même ? >> Je suis, dit-il, la Voix de celui qui crie dans le désert :...<< Redressez le chemin du Seigneur, comme l'a dit le prophète Isaïe. >>

Or, ceux qui avaient été envoyés étaient des Pharisiens. Ils l'interrogèrent encore, et lui dirent :...<< Pourquoi donc baptisez-vous, si vous n'êtes ni le Christ, ni Elis, ni prophète ? >> Jean leur répondit :...<< Moi je baptise dans l'eau, mais il y a au milieu de vous quelqu'un que vous ne connaissez point. C'est lui qui doit venir après moi, qui a été avant moi; je ne suis pas même digne de délier la courroie de sa chaussure. >>

Ceci se passa en Béthanie, au-delà du Jourdain où Jean baptisait.

Le lendemain, Jean vit venir Jésus à lui : Voici l'Agneau de Dieu, dit-il, voici celui qui ôte les péchés du monde. c'est de lui que j'ai dit : Après moi vient un Homme qui existait avant moi, parce qu'il est plus grand que moi. Je ne le connaissais pas; mais c'est pour qu'il fût manifesté en Israël, que je suis venu baptiser dans l'eau.  >>

Jean rendit encore ce témoignage :...<< J'ai vu l'Esprit descendre en forme de colombe, et demeurer sur lui. Je ne le connaissais pas; mais celui qui m'a envoyé baptiser dans l'eau m'a dit :...<< Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et demeurer, c'est celui-là qui baptise dans l'Esprit-Saint. Je l'ai vu et j'ai rendu témoignage que c'est lui qui est le Fils de Dieu. >>


Source : (S. Jean, I, 19-34)


* Grâce sur grâce, surabondance de grâce : la loi évangélique qui a pris la place de la loi mosaïque, nous assure des grâces plus nombreuses et plus efficaces. On savait qu'Elie doit revenir sur la terre, c'est pourquoi on suppose qu'il pourrait bien être Jean. Saint jean baptiste est très modeste, il ne veut même pas s'appeler prophète; il est plus que les Prophètes, puisque ceux-ci annonçaient, de loin, le Messie qu'il montre du doigt. 

La secte des Pharisiens affectait la plus grande sévérité dans la conduite et dans l'observation de la Loi. ils trouvent même à reprendre dans la conduite de Saint Jean. Il s'agit ici de Béthanie ou Béthara sur le Jourdain, et non de cette autre Béthanie qui était la demeure de Marthe et de Marie Madeleine, aux environs de Jérusalem. "Agneau" désigne le Messie pour signifier sa douceur et son immolation ; il vient souffrir pour assurer le pardon à tous les pécheurs du monde. 

Jésus, comme dieu, était éternellement; comme homme, il est né après Jean-Baptiste, mais il était avant tout autre ans les décrets du Père. Jean n'a été envoyé que pour lui préparer la voie. Le témoignage de Jean-Baptiste, sur la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, a une très grande importance à cause de sa sainteté incontestable; les Juifs le remarquèrent bien.



                                                                       ~~~



* Au bord du lac de Tibériade avec ses nouveaux amis, Jésus les laisse pour un peu de temps à leurs familles, à leur métier. Il rejoint sa Mère dans sa maison de Nazareth. Ils se retrouvèrent tous à Cana, en Galilée, où ils étaient conviés à des noces. Le premier miracle de Jésus, le moins spirituel de tous, s'accomplit au milieu d'une noce si joyeuse, que le vin manqua et qu'il dut transformer l'eau des urnes de pierre destinées aux ablutions. Ceux qui furent à Cana ne furent pas longs à croire. C'est ainsi que Jésus fit le premier de ses miracles à Cana de Galilée; c'est ainsi qu'il manifesta sa gloire et que ses disciples crurent en lui. Ce premier miracle introduit les disciples du Christ à l'inimaginable mystère.



Trois jours après il se fit des noces à Cana en Galilée. La Mère de Jésus y était; Jésus y fut aussi convié avec ses disciples. Or le vin manquant, la Mère de Jésus lui dit :...<< Ils n'ont plus de vin. >> Jésus lui répondit :...<< O femme, que demandez-vous de moi ? Mon heure n'est pas encore venue. Sa Mère dit aux serviteurs :...<< Tout ce qu'il vous dira, faites-le. >> 

Or, il y avait la six urnes de pierre qui servait pour les  purifications des Juifs, et contenaient chacune deux ou trois mètrètes. Jésus leur dit :...<< Emplissez les urnes d'eau. >> Ils les emplirent jusqu'au haut. Jésus ajouta :...<< Puisez maintenant, et portez à l'intendant. >> Ils le firent. 

Sitôt que l'intendant eut goùté l'eau changée en vin (il ne savait d'où il venait, mais les serviteurs qui avaient puisé l'eau le savaient), il appela l'époux et lui dit :...<< Tout le monde sert d'abord le bon vin, et après qu'on beaucoup bu, celui qui vaut moins, mais vous, vous avez gardé le bon vin jusqu'à présent. >>

C'est ainsi que Jésus fit le premier de ses miracles à Cana de Galilée; c'est ainsi qu'il manifesta sa gloire et que ses disciples crurent en lui. 

Après cela il descendit à Capharnaüm avec sa Mère, ses proches et ses disciples; mais ils y demeurèrent peu de jours.


Source : (S. Jean, II, 1-13)


* Cana était tout près de Nazareth : on pense que les époux étaient des parents de la Sainte Vierge. Jésus indique sa volonté de sanctifier le mariage dont il fera plus tard un sacrement. Marie, par bonté pour ses hôtes, demande un miracle à son Fils. Notre-Seigneur fait remarquer que le moment marqué par son Père, pour sa grande manifestation, n'est pas encore arrivé ; et cependant il cède aux prières de sa Mère. C'est à l'intercession de Marie qu'est dû le premier miracle de Jésus. Le mot "Femme" est un terme de respect et de vénération employé par les Orientaux, vis-à-vis de celle dont ils tiennent le jour. 

<< Que demandez-vous de moi ? >> : Encore aujourd'hui, cette expression est courante en Orient, dans les salutations, comme terme plein de grâce, pour se mettre entièrement à la disposition du visiteur. 

<< La mètrète ou bath >> : contenait à peu près 27 litres. Ce changement de l'eau en vin fait penser à l'Eucharistie. Les fonctions d'intendant ne répondaient point à celles de maître d'hôtel, mais à celles de président du festin.

Capharnaüm était une petite ville sur la mer de Tibériade, à cinq ou six lieues de Cana : Jésus fixa là sa résidence pendant le cours de sa vie publique. 

<< Les proches de Jésus : Les Juifs avaient l'habitude de tout temps d'appeler "frères et soeurs", les proches parents comme les oncles et les tantes et même les cousins germains, comme en Bretagne on appelle oncles les cousins. Jésus n'a jamais eu de véritables frères et soeurs. Les proches dont on parle ici étaient des neveux de saint Joseph, par conséquent des cousins de Jésus.

Jésus, suivi des siens, se rendit à Capharnaüm, au bord du lac où Simon, André, Jacques et Jean retrouvèrent leurs bateaux et leurs nasses, pour un peu de temps. 

On se rappelle de cette histoire, qu'un jour, Jésus passant au bord du lac et voyant ses amis jeter leurs filets, donna un nouveau signe de son pouvoir. Il avait emprunté leur barque pour échapper à la foule qui le pressait de trop près. Assis à la poupe du bateau, il parlait à la foule massée sur le rivage. Nos pêcheurs avaient travaillé toute la nuit sans rien pêcher. Jésus veut les atteindre dans ce qui compte le plus à leurs yeux : prendre autant de poissons possible. Il élève donc les mains au-dessus de l'eau et en un instant, la barque enfonçait tant elle était pleine de poissons. Alors Pierre tomba à genoux devant le Christ...<< Désormais, ce sont des hommes que tu prendras. >> Simon était marié tandis que Jacques et Jean laissèrent leur barque et leur père. Jésus avait dit un jour ::...<< Celui qui ne laisse pas son père, sa mère, sa femme et ses enfants, ses frères et ses soeurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. >>

C'est à Capharnaüm dans la synagogue, que Jésus va guérir un homme  possédé d'un esprit impur. Le soir venu, on lui amena tous les malades et les démoniaques; d'un mot, il chassait les démons et guérissait les malades. Il guérit beaucoup d'infirmes, en leur imposant les mains. Au matin, Jésus se retira dans un lieu désert afin d'y prier. Puis il dit à Simon :...<< Allons dans les villages et les villes voisines, il faut que je prêche là aussi, car c'est pour cela que je suis venu. >>

Ainsi, Jésus parcourait toute la Galilée, enseignant dans les synagogues, prêchant l'Evangile, guérissant le peuple affligé et chassant les démons. Sa réputation se répandit même dans toute la Syrie. Une foule considérable le suivait.

* Après son séjour à Capharnaüm, alors que la Pâque était proche, Jésus monta à Jérusalem. Il trouva dans le Temple des vendeurs de boeufs, de brebis et de colombes, et des changeurs assis à leurs tables. A l'aide d'un fouet il les chassa tous du Temple, en répandant l'argent des changeurs et en renversant leurs tables. Les vendeurs s'étaient établis dans le Temple même, au lieu de rester aux environs. Jésus s'écria :...<< Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic ! >> Pendant son séjour à Jérusalem pour la Pâque, beaucoup crurent en son nom, voyant les miracles qu'il faisait.



La Pâque des Juifs était proche, Jésus monta donc à Jérusalem.

Il tropuva dans le Temple des vendeurs de boeufs, de brebis et de colombes, et des changeurs assis à leurs tables. Il fit une sorte de fouet avec des cordes, et les chassa tous du temple avec les brebis et les boeufs; il répandit l'argent des changeurs et renversa leurs tables.

il dit aussi à ceux qui vendaient des colombes :...<< Emportez cela d'ici,  et ne faites pas de la Maison de mon Père une maison de trafic. >>

Ses disciples se souvinrent qu'il est écrit : Le zèle de votre maison me dévore. Les Juifs, élevant la voix lui dirent :...<< Par quel signe nous montrez-vous que vous pouvez faire ces choses ? >> Jésus leur répondit :...<< Détruisez ce Temple, et je le relèverai en trois jours. >> Les Juifs répartirent :...<< On a mis quarante-six ans à bâtir ce Temple, et vous le relèverai en trois jours  ! >>

Mais Jésus parlait du temple de son corps. Lors donc qu'il fut ressuscité d'entre les morts, ses disciples se souvinrent qu'il avait dit cela, et ils crurent à l'Ecriture et à la parole qu'il avait dite.

Pendant que Jésus était à Jérusalem pour la fête de Pâque, beaucoup crurent en son nom, voyant les miracles qu'il faisait. Mais Jésus ne se fiait point à eux, parce qu'il les connaissait tous; il n'avait pas besoin que personne lui rendit témoignage de qui que ce fût, car il savait lui-même ce qu'il y avait dans chacun.


Source : (S. Jean, II, 13-25)


* Il était défendu aux juifs de faire des sacrifices à Dieu, ailleurs que dans le Temple de Jérusalem; voilar pourquoi ils avaient l'habitude, même le devoir, autant que possible, de se rendre dans la Ville Sainte à l'époque des grandes fêtes : Pâques, la Pentecôte, les Tabernacles, etc.

Ce n'était pas un marché ordinaire, mais le marché des animaux nécessaires aux sacrifices. Par un abus scandaleux, les vendeurs s'étaient établis dans le Temple même, au lieu de rester dans les environs. la conduite de Jésus à leur égard est une image des châtiments terribles, dont il punit, à travers les siècles. La colère est permise, quand il s'agit de réprimer un abus grave et de défendre les droits de Dieu. Les vendeurs mécontents demandent si Jésus est un prophète, autorisé par Dieu pour agir en son nom. Jésus donne comme preuve de son autorité le grand miracle qu'il fera en se ressuscitant lui-même après avoir été crucifié; mais il annonce ce prodige d'une maniere voilée, ce qui amène la confusion dans l'esprit des Juifs. Notre corps est aussi un temple, le Saint-Esprit y habite par la grâce, Jésus-Christ y vient par l'Eucharistie; il faut le respecter.




                                                                                 ~~~




*Jésus tenait encore dans sa main le fouet de cordes, lorsque parmi les pharisiens qui l'entouraient, l'un d'eux, un certain Nicodème, était troublé par ce qu'il voyait et entendait. C'était un homme à l'âme droite, qui ne pouvait résister à la tentation de parler à Jésus. En secret, ce personnage rejoint le Seigneur qui ne le repoussa pas. Et puisqu'il était docteur en Israël, la vérité lui sera révélée en profondeur. Nicodème se retira avant l'aube . . . du côté de la lumière. Son coeur était touché par les paroles du Christ. La Grâce le travailla tout au long de ses années, jusqu'au jour où, il oserait prendre la défense du Christ, en plein Conseil.



Il se trouvait, parmi les Pharisiens, un homme nommé Nicodème, un des chefs des Juifs. Il vint la nuit à Jésus et lui dit :...<< Maître, nous savons que vous êtes venu de Dieu, comme docteur : car nul ne peut faire les prodiges que vous faites, si Dieu n'est pas savec lui. >> 

Jésus lui répondit :...<< En vérité, en vérité, je te l'assure, nul ne peut voir le Royaume de Dieu à moins d'être né de nouveau. >>

Nicodème lui dit :...<< Comment un homme peut-il renaître quand il est vieux ? Peut-il entrer de nouveau dans le sein de sa mère et naître une seconde fois ? >> Jésus répondit :...<< En vérité, en vérité, je te le dis, si quelqu'un ne renaît de l'eau et du saint-Esprit, il ne peut entrer dans le Royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'esprit est esprit. Ne t'etonne point que je t'aie dit :...<< Il faut naître de nouveau. Le vent souffle où il veut ; tu entends sa voix, mais tu ne sais d'où il vient ni où il va : ainsi en est-il de quiconque est né de l'Esprit. >>

Nicodème reprit :...<< Comment cela se peut-il faire ? >> Jésus répondit :...<< Tu es maître en Israël, et tu ignores ces choses ? En vérité, en vérité, je te le dis, ce que nous disons, nous le savons; ce que nous attestons, nous l'avons vu, et vous ne recevez pas notre temoignage. Si quand je vous dis des choses de la terre vous ne croyez point, comment croirez-vous quand je vous dirai des choses du ciel ? Car personne n'est monté au ciel, que celui qui en est descendu, le Fils de l'homme qui est dans le ciel. Et comme Moise a élevé le serpent dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l'homme soit élevé, afin que tous les hommes qui croient en lui soient préservés de la perdition et qu'ils aient la vie éternelle. car Dieu a tellement aimé le monde, qu'il a donné son fils unique, afin que tout homme qui croit en lui ne périsse point, mais possède la vie éternelle. Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde; mais pour que le monde soit sauvé par lui. Qui croit ne lui n'est point condamné, mais celui qui ne croit point est déjà condamné, parce qu'il ne croit pas au nom du Fils unique de Dieu. Or voici la cause de la condamnation; la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, parce que leurs oeuvres étaient mauvaises. Car quiconque fait le mal hait la lumière, de peur que ses oeuvres ne soient condamnées. Mais celui qui accomplit la vérité vient à la lumière, afin que ses oeuvres soient manifestées, parce qu'elles ont été faites en Dieu. >>


Source : (S. Jean, III, 1-21)


* Nicodème vint la nuit. Il ne faut pas craindre de se montrer chrétien, mais il faut aussi encourager les nouveaux convertis qui ont encore certaines timidités, comme Nicodème.  L'étonnement de Nicodème, docteur pharisien, nous révèle combien les Juifs étaient charnels et aveuglés, ne comprenant que la lettre de la religion, sans en voir le but supérieur. 

Le Royaume de Dieu, c'est la vie éternelle au ciel. Par le  baptème, nous recevons une nouvelle naissance, mais c'est une vie spirituelle : comme le corps vit naturellement par l'âme, l'âme baptisée vit surnaturellement par la grâce. 

Comme vous entendez le vent sans voir d'où il vient, de même le Saint-Esprit produit ses effets, sans tomber sous nos sens. Il accorde ses dons à qui il veut. Jésus-Christ doit être crû, parce qu'il dit ce qu'il a vu, soit qu'il parle d'une manière familière et terrestre, soit qu'il donne les plus profonds enseignements sur la divinité et ses oeuvres. Jésus-Christ est venu du ciel sur la terre, et il en même temps sur la terre et dans le ciel, par son immensité.  

Les Juifs dans le désert furent guéris de la morsure de serpents vénimeux, en regardant un serpent d'airain, que Moise avait élevé sur une potence : les pécheurs seront délivrés de leurs crimes et de la mort éternelle, en ayant confiance en Jésus, mort sur la croix, comme un pécheur. 


Croire au fils de Dieu, c'est accepter sa religion et pratiquer ses enseignemenst; pas de salut sans cela !


A la fin du monde, Jésus-Christ viendra de nouveau et cette fois pour juger le monde; mais chaque jour, beaucoup se condamnent eux-mêmes en ne suivant la vérité religieuse qui est la lumière. Les ennemis de l'Eglise n'aiment pas cette lumière, parce qu'elle impose des devoirs qui les gènent. Ceux qui pratiquent franchement la vertu n'ont rien à craindre ni de Dieu ni de sa religion. La cause la plus générale de l'incrédulité, c'est l'inconduite  : le coeur corrompu en veut à la foi qui condamne ses désordres.

Jésus ne baptisait pas lui-même, mais il n'empêchait pas ses disciples de le faire, et ils attiraient plus de monde que le Baptiste. Jésus pour revenir en Galilée, aurait pu suivre le Jourdain, comme lors de son dernier retour, comme font presque tous les Juifs qui étaient soucieux d'éviter la Samarie, région méprisée et maudite depuis que des colons assyriens y avaient amené leurs idoles. Pire, les Samaritiains avaient accueilli un prêtre révolté, chassé de Jérusalem, et celui-ci avait dressé un autel sur le mont Gazirim. Donc, en suivant cette route, Jêsus entrait en territoire ennemi. Il allait rencontrer une âme dont il allait se servir afin d'en atteindre beaucoup d'autres.

Recru de fatigue, il s'assied sur la margelle d'un puit appelé le puit de Jacob, avant d'atteindre la petite ville de Sichar. Et alors qu'il attendait le retour de ses disciples qui étaient allé acheter du pain, la première âme venue fut celle d'une femme venait pour puiser de l'eau. Normalement, étant Juif, il ne convenait pas qu'il parle à cette femme. Mais c'est l'Homme-Dieu qui leva les yeux vers elle. Il voulait l'âme de cette femme bien que six hommes l'avaient tenue dans leurs bras. Jésus lui demanda à boire. << A moi qui suis Samaritaine ? >> dit-elle. Les paroles du Christ pénétrèrent dans cette âme obscure. Elle cessa de se moquer et s'adonna à des questions tandis que Jésus lui révéla la connaissance qu'il avait de sa vie. Elle balbutia :...<< Seigneur, je vois que vous êtes un prophète...>> La vérité sera délivrée d'un coup à cette pauvresse. Elle dit :..<< Je sais que le Messie va venir et qu'il nous instruira de toutes choses. >> Jésus va lui livrer le secret qu'il n'avait encore dit à personne :...<< Je le suis, moi qui vous parle. >> Elle demeura pétrifiée et ameuta les gens de Sichar. Ses disciples qui étaient de retour, s'étonnèrent de le voir parler à une samaritiane. 

Jésus demeura deux jours au milieu des Samaritains et beaucoup d'entre eux crurent en lui, sur la parole de la femme qui avait rendu ce témoignage. Ils disaient :...<< il est vraiment le Sauveur du monde. >>

A peine revenue en Galilée, les témoignages du pouvoir de Jésus se multipliaient. Les pharisiens voulaient le prendre en faute en utilisant contre lui les subtilités de la Tora. Pour eux, Jésus était insaisissable, les motifs de ses actes leur échappaient. Que cherchait-il au juste ? Il était inimaginable pour un juif, qu'un homme veuille se faire Dieu. C'était un crime ! 

Il faut se mettre à la place de ces docteurs de la Loi, ce qu'ils voient en Jésus, c'est un agitateur. De tout près ils l'observent et les paroles qu'il prononce leurs semble étranges. Et sa bouche qui disait aux pauvres...<< Tes péchés te sont remis. >> C'était impensable. Les Pharisiens étaient indignés à l'écoute de telles paroles. Pour eux, il s'agissait d'un énorme blasphème, car seul Dieu pouvait remettre les péchés. 

Des hommes portent un paralytique dans la pièce où Jésus est assis. C'est alors qu'il se tourne vers les pharisiens en disant :...<< Lequel est le plus facile de dire : tes péchés te sont remis... ou de dire : lève-toi et marche ? Or, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a reçu sur la terre le pouvoir de remettre les péchés, je te le commande, prends ton lit et va dans ta maison. >> Le paralytique se leva au milieu des hurlements de joie de la foule. 

Chaque parole du Christ lui gagnait des âmes, c'était autour de lui un va-et-vient et un perpétuel remous.

* Avant d'aborder le Sermon sur la Montagne qui est un moment extrêmement important de la Vie de Jésus, j'aimerais parler du choix de ses douze Apôtres : Simon appelé Pierre, André et son frère Jacques, Jean, Philippe et Barthélemy, Thomas et Mathieu, Jacques fils d'Alphée, Jude, Simon de Cana, et Judas Iscariote.

Jésus s'éloigna de la foule pour prier et passer toute la nuit à s'entretenir avec Dieu. La prière est si nécessaire que Jésus lui-même demande le secours divin dont il a besoin. Au petit jour, il appela ses disciples et en choisit douze parmi eux afin de les envoyer prêcher. Il leur donna le pouvoir de guérir les malades et de chasser les démons. Les Apôtres auront donc comme Jésus le pouvoir de faire des miracles, afin que leur parole soit bien accueillie. Judas, celui qui trahira le Christ, nommé le dernier des douze, détenait la bourse. Tout d'abord homme de grande foi puisqu'il avait suivi Jésus, intelligent mais de vue courte. Lui aussi il a tout quitté pour suivre le Christ.



Le jour suivant, Jean était encore là avec deux disciples: voyant passer Jésus il dit :...<< Voici l'Agneau de Dieu. >> Les deux disciples l'entendant parler ainsi, suivirent Jésus. Jésus s'étant retourné et voyant qu'ils le suivaient, leur dit :...<< Que cherchez-vous ? >> Ils lui répondirent :...<< Rabbi (ce mot signifie Maître), ou demeurez-vous ? >> Il leur dit :...<< Venez et voyez.  >> Ils vinrent et virent où il demeurait, et ils restèrent avec lui ce jour là : or, il était environ la dixième heure.

André, frère de Simon-Pierre, était un des deux qui avaient entendu Jean et qui avait suivi Jésus. Il rencontra bientôt son frère Simon, et il lui dit :...<< Nous avons trouvé le Messie (ce qui veut dire le Christ). >> Et il l'emmena à Jésus. Jésus l'ayant regardé lui dit :...<< Tu es Simon, fils de Jona, tu t'appelleras Céphas, c'est-à-dire Pierre. 

Le lendemain, Jésus voulut retourner en Galilée; il trouva Philippe et lui dit :...<< Celui de qui Moïse a écrit dans la Loi et que les Prophètes ont prédit, nous l'avons trouvé; c'est Jésus, fils de Joseph de Nazareth. >> Mais Nathanaël lui dit :...<< Peut-il rien venir de bon de Nazareth ? >> Philippe lui répondit :...<< Viens et vois. >> 

Jésus  vit venir à lui Nathanaël et il lui dit :...<< Voici un vùritable Israélite, en qui il n'y a point d'artifice. >> 

Nathanaël lui dit :...<< D'où me connaissez-vous ? >> Jésus lui répondit :...<< Avsant que Philippe t'appelât, lorsque que tu étais sous le figuier, je t'ai vu. >> Nathanaël répondit :...<< Rabbi, vous êtes le Fils de Dieu, vous êtes le Roi d'Israël. >> 

Jésus reprit :...<< Parce que je t'ai dit : Je t'ai vu sous le figuier, tu crois ? Tu verras de plus grandes choses. >> Et il ajouta :...<< En vérité, en vérité, je vous le dis, vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l'Homme. >>


Source : (S. Jean, I, 35-51)


* La dixième heure du jour correspond à quatre heures du soir. Les Juifs divisaient la nuit en douze heures à partir du coucher du soleil, et le jour en douze heures à partir de son lever. Le jour légal commençait au coucher du soleil et non à minuit. Les juifs avaient pris l'habitude de donner d'avance au Sauveur attendu le nom de Messie; c'est un mot hébreu qui se traduit en grec par Christ et signifie qui a reçu l'onction sainte, la marque de la divinité. La propagande d'André auprès de son frère Simon est l'image de celle que tout chrétien doit faire en toute circonstance, pour communiquer la vérité et étendre le Royaume de Dieu. Céphas est un mot syriaque qui veut dire pierre ou rocher; plus tard le Sauveur explique pourquoi il a donné ce mnom significatif à Simon. On voit ici comment l'oeuvre de Jésus-Christ commença par André seul. Nathanaël doute : il savait par l'étude des prophéties que le Sauveur devait naître à Bethléem et non à Nazareth : il ignorait que Jésus n'avait pas habité la ville où des circonstances providentielles l'avaient fait naître. Nathanaël reconnaît une science divine en Jésus, parce qu'il l'a vu, là où aucun homme ne pouvait l'apercevoir, ou bien encore parce qu'il a fait, sous le figuier, une prière relative au Messie, dont ce qui se passe est la réalisation.

<< En vérité, en vérité, je vous le dis, vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l'Homme. >> : Jésus fait ici allusion  à la fois à l'échelle de Jacob, à son Agonie, à sa Résurrection, à son Ascension et au dernier Jugement, où les anges lui apparaissent et l'entourent. 

Après avoir choisi ses douze Apôtres, Jésus proclame l'essentiel de son message, sur la colline des Béatitudes, dans ce que nous appelons aujourd'hui le Sermon sur la montagne. Il avait avec lui la foule de ses disciples et une grande multitude d'hommes venus de toute la Judée et de Jérusalem, des contrées maritimes de Tyr et de Sidon, qui voulaient l'entendre et être guéris de leurs infirmités. Jésus, voyant cette multitude, portant son regard sur eux, va livrer à la masse des hommes les paroles pour lesquelles il est venu en ce monde. Le moindre de ses mots a une portée incalculable.

<< Mon commandement est que vous vous aimiez les uns les autres . . .>> La source d'un amour inconnu jaillit tout à coup au coeur même du terrible empire de Rome. Par un changement étonnant, la pauvreté devenait richesse, et les larmes joie. . . << Heureux les pauvres en esprit car le royaume des cieux leur appartient. >>. . . << Heureux ceux qui ont le coeur pur car ils verront Dieu. >>. . . << Heureux les doux car ils posséderont la terre . . .>> . . . << Heureux les pacifiques car ils seront appelés enfants de Dieu. >> . . . << Et moi, je vous dis que quiconque regarde une femme avec convoitise a déjà commis l'adultère dans son coeur. >>

Un peu plus tard, le Christ définira sa justice qui est, très exactement ce que les hommes appellent l'injustice. << Si ton oeil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi. Car il vaut mieux pour toi perdre un seul de tes yeux et que ton corps tout entier ne brûle pas en enfer . . . Et si ta main droite est pour toi une occasion de péché, coupe-la . . .>> Ce que Jésus exige de nous, c'est la perfection de Dieu, à la lettre. Il demande de tendre l'autre joue, d'abandonner son manteau au voleur qui a pris la tunique et aimer ceux qui nous haïssent. Cette exigence serait intolérable si elle ne venait pas de l'amour de Dieu. Ce coeur qui nous a tant aimé, attend de nous la remise de soi-même par soi-même. Notre Père est au ciel . . . << Qui de vous si son fils lui demande du pain lui donnera une pierre ? >> Mais ce Père qui est au ciel nous ne pouvons pas l'atteindre par la voie de la jouissance et de l'assouvissement. Nous l'atteindrons par la pureté du coeur. Il met en garde contre ceux qui s'adressent à nous au nom du Christ . . . << Vous les connaîtrez à leurs fruits. >> Il ne faut pas juger, mais il ne faut pas non plus être dupe.

C'est ici que l'on découvre l'enseignement social de Jésus-Christ, la manière dont il entend changer les désordres et les abus de la société, résoudre la question sociale. Jésus entend changer les idées et les sentiments d'abord dans chaque âme, et de la perfection morale de chacun faire le bien de la société. Si seulement l'enseignement des Béatitudes était compris et pratiqué partout, quelle révolution calme et pacifique, mais bienfaisante et durable, se produirait.

Il y a tellement de bonnes choses à apprendre des enseignements de Jésus sur la montagne.

<< Bienheureux ceux qui ont l'esprit de pauvreté >> : les vrais pauvres sont ceux qui ont le coeur détaché des richesses, ne les désirent pas s'ils en sont privés, et en font un heureux usage s'ils les possèdent.

<< Bienheureux ceux qui sont doux. >> : ils possèdent la bonté et s'en inspirent dans leur conduite. Jésus condamne les usages qui faisaient rechercher la domination par la force et la violence.

<< Bienheureux ceux qui pleurent. >> : Jésus ne supprime pas les larmes que nous avons si souvent l'occasion de verser au cours de notre vie. Simplement, parce que la souffrance rend semblable au sauveur et expie les péchés.

<< Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice. >> : Jésus promet de satisfaire l'inclination des hommes pour les biens de la terre, les biens de l'âme et de l'éternité, d'une manière bienfaisante.

<< Bienheureux les miséricordieux. >> : la miséricorde est une forme de la bonté, elle fait accorder le pardon à ceux qui nous offensent. Elle condamne la colère, la haine et l'esprit de vengeance.

<< Bienheureux ceux qui ont le coeur pur. >> : l'impureté est entre tous les vices celui qui occasionne le plus de désordres dans le monde. Jésus exige la pureté parfaite du corps et de l'esprit. Sans cette pureté, il est impossible de voir Dieu au Ciel.

<< Bienheureux les pacifiques. >> : les hommes de paix sont généreux et conciliants, ils s'ingénient à maintenir la paix entre nous. Pourquoi nous jalouse et nous faire souffrir alors que nous sommes de la même famille, tous enfants de Dieu ?

<< Bienheureux ceux qui souffrent de persécution pour la justice. >> : souffrir pour Dieu, pour la justice et pour la religion, c'est le bonheur des âmes généreuses, et la meilleure manière de prouver notre amour à Dieu.


Ces huit béatitudes proclament les grands principes de la morale chrétienne; ils sont en opposition avec ce que désir généralement le monde, cet amour de la fortune, cette recherche des plaisirs et des honneurs qui le passionnent.

C'est le monde qui se trompe et non le Fils de Dieu, c'est pourquoi notre préoccupation doit être de régler notre vie d'après les enseignements divins de la souveraine Sagesse de Jésus-Christ.

Jésus continue : . . . << Bienheureux vous qui êtes pauvres . . . affamés . . . dans les larmes. >>

Jésus dit que nous serons heureux, lorsque les hommes nous maudiront, nous persécuteront, lorsqu'ils nous repousseront de leur société, qu'ils nous chargeront d'opprobres et rejetteront nos noms, comme infâmes, à cause du Fils de l'homme, et qu'ils diront faussement toute sorte de mal de nous, à cause de Jésus. Il nous dit de nous réjouir et de trésailler de joie, à la pensée que notre récompense sera grande dans les cieux.

<< Malheur à vous riches qui avez votre consolation. >>
<< Malheur à vous qui êtes rassasiés. >>
<< Malheur à vous qui riez maintenant. >>
<< Malheur à vous quand les hommes vous béniront. >>

Les riches et tous ceux qui possèdent leur satisfaction ici-bas sont très exposés à s'y attacher trop, à s'en contenter, sans s'inquiéter de Dieu et de la vertu. D'après Jésus-Christ c'est un grand malheur, ils sont pauvres dans leur âme et seront pauvres dans l'éternité. 

L'économie sociale et politique de nos jours part de ce principe, qu'il faut développer et répandre la richesse dans un peuple, pour le rendre heureux. Hélas ! non. Le pire des maux, c'est l'égoïsme : or la richesse le développe avec la jalousie et la haine, les menaces et les violences, les accaparements scandaleux et l'oppression des faibles, les injustices. 

L'économie sociale de Jésus vaut mieux. Chacune des béatitudes est une vérité sociale de la plus haute portée.

Jésus nous dit :...<< Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. Pourquoi voyez-vous une paille dans l'oeil de votre frère, et ne voyez-vous point une poutre dans votre oeil ? >>

Jésus, nous montre que nous sommes très sévères pour les autres, nous ne leur pardonnons pas des défauts gros comme une paille, et nous sommes très indulgents pour nous-mêmes, excusant des vices gros comme des poutres. Nous devons au contraire agir avec miséricorde envers le prochain, afin que Dieu nous traite avec miséricorde.

<< Quiconque se met en colère contre son frère ou son père sera soumis au jugement. Celui qui l'aura traité de " FOU " sera soumis à la Gehenne du feu. >> Et s'il y a l'intention grave de " mépriser, d'insulter " la faute sera digne de la damnation. Si l'on ne se contente pas d'appeler son frère ou son père " fou ", mais qu'en plus " on le fasse passer pour tel auprès de ses parents et de ses amis ", en lui imposant tous les inconvénients qui en résultent, on lui fait un tort tellement grave que le Jugement s'impose. Ainsi parlait Jésus.

La charité fraternelle est commandée par-dessus à chaque page de l'Evangile de Notre Seigneur. On ne peut pas aimer Dieu si l'on n'aime pas son frère ou son père. Et l'on ne peut certainement pas se rendre dans la maison de Dieu pour prier et demander sa bénédiction, sans au préalable se réconcilier avec eux, au risque d'être livrer au jugement. Et encore moins, prendre la communion sans se confesser et recevoir l'absolution des péchés. A moins d'être de faux chrétiens. 

Ce qui arrive devant les tribunaux des hommes quand on a offensé quelqu'un, se passe aussi au tribunal de Dieu. Et si par malheur la mort nous surprend dans le péché, alors il faudra surbir la peine avec la dernière rigueur en purgatoire ou en enfer. L'action impure, les désirs et les pensées volontaires sont coupables devant Dieu. D'où l'importance de briser avec toute occasion de péc

<< Lorsque vous faites l'aumône, ne sonnez pas de la trompette devant vous, comme le font les hypocrites, afin d'être honorés par les hommes. Quand vous faites l'aumône, que votre main  gauche ne sache pas ce que fait votre main droite, afin que votre aumône soit dans le secret ; et votre Père, qui voit dans le secret, vous le rendra. >>

Jésus nous dit d'éviter toute ostentation. De rester discret et humble quand nous faisons le bien. Il est important de pratiquer cette bonne oeuvre sans faste et sans éclat. L'important dans notre intention, c'est le désir de plaire à Dieu, de n'avoir que Dieu en vue. Tout ce qui est orgueil est détesté de Dieu. Il aime l'humilité et bénit les humbles. Être grand, c'est d'abord se faire petit. Pour un chrétien, il est important de faire le bien. Si nous n'avons rien fait pour soulager la misère des pauvres, nous serons réprouvés comme un arbre inutile.

<< Gardez-vous des faux prophètes qui viennent à vous sous des apparences de brebis, tandis qu'au dedans ce sont des loups ravissants. Vous les connaitrez à leurs fruits. Un arbre bon ne peut produire de mauvais fruits. >>

Comme Jésus a raison . . . << Un aveugle peut-il conduire un autre aveugle ? >>

C'est une loi intérieure que Jésus-Christ a donné aux hommes lors de son Sermon sur la Montagne.

Lorsque Jésus eut achevé de parler ainsi à la foule qui était dans l'admiration de sa doctrine, il descendit de la montagne, suivi d'une grande foule  et rentra dans Capharnaüm. Or, un centurion romain, au service d'Hérode Antipas, qui n'était pas Juif, mais aimait les Juifs au point de leur avoir fait construire une synagogue de ses deniers, avait un serviteur malade et sur le point de mourir, qui lui était cher. Ayant entendu parler de Jésus, il le fit prier de venir chez lui et de guérir ce serviteur. 

Lorsque Jésus fut près de sa maison, le centurion lui dit:...<< Seigneur, je ne suis pas digne que vous entriez sous mon toit, c'est pourquoi je ne me suis pas jugé digne d'aller moi-même à vous. Mais dites seulement une parole et mon serviteur sera guêri. >> Ce qu'ayant entendu, Jésus fut dans l'admiration, et se tournant vers la foule qui le suivait, il dit :...<< En vérité, je vous le dis, je n'ai pas trouvé, en Israël même, une si grande foi. >> Le serviteur malade fut guéri à l'heure même.

Jésus s'en allait ensuite dans une ville appelée Naïm, accompagné de ses disciples et d'une foule nombreuse. Comme il approchait de la porte de cette ville, on emportait au tombeau un mort. C'était le fils d'une veuve. Quand Jésus l'eut aperçue, il fut touché de compassion pour elle, et lui dit :...<< Ne pleure pas. Puis il toucha le cercueil, et dit ::...<< Lève-toi, je te le commande ! >> Le mort se dressa et se mit à parler à sa mère. Alors tous ceux qui étaient présents furent saisis de crainte et glorifièrent le nom de Dieu. Le bruit s'en répandit dans toute la Judée. Ce prodige, ce miracle, fit pour la renommée de Jésus, plus que tout ce qu'il avait accompli jusqu'alors.

Au fond de sa prison, où Hérode venait de l'enfermer, Jean-Baptiste ayant appris dans les fers les oeuvres de Jésus, envoya deux des siens vers Jésus pour lui demander s'il était "Celui" qui devait venir ou s'il fallait en attendre un autre ? Les Pharisiens juraient que Jésus n'était pas un envoyé de Dieu et l'accusaient de séduire les âmes. Ces sortes de propos inquiétaient Jean-Baptiste. Quand ces hommes furent venus à Jésus il lui délivrèrent le message de Jean. 

Au même moment, Jésus guérissait beaucoup de personnes affligées de maladies, de plaies et d'esprits malins. Il rendait la vue aux aveugles et faisait marcher les paralysés en présence des deux envoyés. il leur dit :...<< Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu ; les aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui pour qui je n'aurai pas été une occasion de chute ! >>

Lorsque les envoyés de Jean furent partis, Jésus se mit à parler de lui au peuple, rendant justice à son Précurseur  :...<< En vérité, je vous le dis, parmi les enfants des femmes, il ne s'est pas élevé de plus grand  Prophète que Jean-Baptiste >> A ces mots, ceux qui avaient reçu le baptême de Jean, rendirent gloire à Dieu.

Un Pharisien du nom de Simon invita Jésus à sa table. Il ne l'invita pas par sentiment de pure affection, mais plutôt par vanité et le désir de le mieux examiner. Jésus le savait et avait accepté son invitation afin de lui donner une leçon.

Une femme connue dans la ville pour donner son corps et son coeur, une pécheresse qui n'est rien d'autre que Marie-Madeleine, ayant su qu'il était à table dans la maison du Pharisien, apporta un vase plein de parfums. C'est la rencontre de la pureté incarnée et du péché incarné. Jésus était étendu de côté sur un lit, les pieds nus dépassant, comme c'était la coutume chez les anciens. La pécheresse s'avança derrière Jésus en pleurs et arrosa ses pieds de larmes, qu'elle essuya avec ses cheveux en les baisant et en les oignant de parfums. Pour le Pharisien qui observait la scène, la cause était entendue, car si cet homme qui partageait sa table était un véritable prophète, il aurait frémi de dégoût à ce contact. Alors Jésus, lui dit :...<< Un créancier avait deux débiteurs; l'un lui devant cinq cents deniers, et l'autre cinquante. Comme ils n'avaient pas de quoi payer leur dette, il la leur remit à tous deux. Lequel l'aimera davantage ? >> Simon répondit :...<< Celui auquel il a le plus remis. >> Jésus lui dit :...<< Tu as bien jugé. >> Puis, en se tournant vers la femme, il dit :...<< Vois-tu cette femme ? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m'as pas donné d'eau pour laver mes pieds; mais elle les a mouillés de ses larmes et les a essuyés avec ses cheveux. Tu ne m'as pas donné de baiser; mais elle, depuis qu'elle est entrée, elle n'a point cessé de me baiser les pieds. Tu n'as point oint ma tête d'huile, mais elle a oint mes pieds de parfum. C'est pourquoi, je te le dis, ses nombreux péchés lui sont pardonnés, parce qu'elle a beaucoup aime; mais celui à qui on pardonne peu, aime peu. >> Jésus dit encore à la femme :...<< Ta foi t'a sauvée, va en paix. >> 

<< Parce qu'elle a beaucoup aimé >> . . . le Christ, cela va sans dire. Jésus qui est plein de compassion, regarde ce corps de femme écroulé à ses pieds, ce corps dont il connait l'histoire qui est celle d'un temple profané, où depuis un instant la Trinité fait sa demeure. L'amour de cette pénitente est à la mesure des péchés pardonnés. Cette femme reviendra à la veille de l'agonie de Jésus, pour une dernière onction, pour un dernier pardon.

Jésus parcourait les villes et les villages, prêchant et annonçant le Royaume de Dieu. Les douze étaient avec lui, ainsi que quelques femmes qui avaient été guéries : Marie-Madeleine à la conversion merveille, Jeanne, femme de Chusa, intendant d'Hérode, Suzanne et beaucoup d'autres. Assied par terre avec les petits, il les entretenaient des choses de Dieu. Les coeurs les plus éloignés du Christ, se dilataient en entendant ses paroles. La foule s'assembla autour de Jésus, au point qu'il ne pouvait même pas prendre ses repas. Ce qu'ayant appris, ses parents vinrent inquiets à son secours.

Les pharisiens et les scribes qui étaient descendus de Jérusalem, disaient que Jésus était possédé par le démon, et que c'était par le prince des démons qu'il chassait les démons. 

Jésus connaissait leurs pensées et il leur dit en parabole :...<< Tout royaume divisé contre lui-même sera ruiné; toute ville, toute maison divisée contre elle-même ne pourra subsister. Si Satan chasse Satan, il est divisé contre lui-même; comment donc son royaume subsistera-t-il ? Divisé, il ne peut durer, et touche à sa fin. Et si moi, je chasse les démons par le démon, par qui vos enfants les chassent-ils ? C'est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges. Mais si je chasse les démons par l'Esprit de Dieu, le royaume de Dieu est donc parvenu jusqu'à vous. D'ailleurs, comment quelqu'un peut-il entrer dans la maison d'un homme fort et enlever ce qu'il possède, si auparavant il ne lie cet homme ? C'est alors qu'il pillera sa maison. lorsque un homme fort garde l'entrée de sa maison, les armes à la main, ce qu'il possède est en sûreté. Mais si un plus fort que lui survient, le dompte et lui enlève les armes dans lesquelles il mettait sa confiance, il peut mettre sa maison au pillage. Qui n'est pas avec moi est contre moi, et qui ne rassemble pas avec moi, disperse. C'est pourquoi je vous le dis : Tout péché et tout blasphème sera remis aux hommes; mais le blasphème contre l'Esprit ne sera point remis. Et quiconque  aura parlé contre le Fils de l'Homme, obtiendra miséricorde; mais si quelqu'un a parlé contre le Saint-Esprit, il n'aura de rémission, ni en ce siècle, ni dans le siècle à venir. Il restera coupable d'un crime éternel. >> 

Ils osaient dire que Jésus était possédé d'un esprit immonde.

Jésus continua à leur dire :...<< Estimez l'arbre bon et le fruit bon; ou estimez l'arbre mauvais et le fruit mauvais; car c'est par le fruit que l'on connait l'arbre. Comment pouvez-vous race de vipères, dire de bonnes choses,  vous qui êtes mauvais ? C'est en effet de l'abondance du coeur que la bouche parle. L'homme bon tire de son bon trésor de bonnes choses, et l'homme mauvais tire de son mauvais trésor de mauvaises choses. Or, je vous avertis que les hommes rendront compte, au jour du jugement, de toute parole oiseuse qu'ils auront prononcée. C'est par vos paroles que vous serez justifiés, et par vos paroles que vous serez condamnés. >>

Je me rappelle que saint Jacques appelle parfait, l'homme qui ne péche pas en paroles; et que saint François de Sales disait que par la langue on connait les dispositions intérieures d'une âme.

Un jour, alors que Jésus se trouvait au bord de la mer, le peuple en foule s'assemblait autour de lui. Il y avait une telle multitude que, Jésus monta sur une barque. S'adressant au peuple qui se tenait sur le rivage, il lui proposa plusieurs paraboles : . . . << Ecoutez, le semeur sortit pour semer son grain. Et pendant qu'il semait, des grains tombèrent le long du chemin; les passants les écrasèrent, puis les oiseaux du ciel vinrent les manger. D'autres tombèrent sur un chemin pierreux où il n'y avait pas beaucoup de terre; et ils levèrent très vite, mais le soleil d'étant levé, ils furent brûlés, et comme ils n'avaient point de racine, ils se désséchèrent. D'autres tombèrent parmi les épines; les épines crûrent et étouffèrent la semence. D'autres tombèrent dans une bonne terre et produisirent des fruits qui crûrent et se développèrent : l'un trente, l'autre soixante et l'autre cent. >> Jésus ajoutait en élevant la voix :...<< Que celui-là entende, qui a des oreilles pour entendre. >>

Jésus leur proposa une autre parabole :...<< Il en est du Royaume des cieux comme d'un homme qui avait semé du bon grain dans son champ. Pendant que ses serviteurs dormaient, son ennemi vint, sema de l'ivraie au milieu du ble et s'en alla.  L'herbe  ayant crû et produit son fruit, alors parut aussi l'ivraie. Cependant les serviteurs du père de famille s'approchant,  lui demandèrent : Seigneur, n'avez-vous pas semé  du bon grain dans votre champ ? D'où vient donc qu'il y a de l'ivraie ? Il leur répondit : C'est mon ennemi qui a fait cela.  Les serviteurs lui dirent : Voulez-vous que nous allions l'arracher ? Il répondit : Non, de peur qu'en arrachant l'ivraie l'ivraie, vous n'arrachiez aussi le froment avec elle.  Laissez l'un et l'autre croître jusqu'à la moisson, et alors je dirai  aux moissonneurs : Arrachez d'abord l'ivraie et liez-la  en gerbes pour la brûler; pour le froment, rassemblez-le dans mon grenier. >>

Il leur proposa une autre parabole : . . .  << A quoi comparerons-nous le Royaume des cieux ?  A quoi l'assimilerons-nous ? Le Royaume des cieux est semblable au grain de  sénevé qu'un homme prit et sema dans son champ. C'est, à la vérité, un des plus petits de tous les grains : mais lorsqu'il acrû, il est plus grand que toutes les plantes; il devient un arbuste, tel que les aoiseaux du ciel viennent habiter dans ses rameaux et sous son ombre. >>:

Il leur dit encore cette autre parabole :. . . << Le Royaume des cieux est semblable au levain qu'une femme prend et dépose dans trois mesures de farine, jusqu'à ce que le tout ait fermenté. >>

Jésus dit toutes ces choses en paraboles à la foule; il lui en proposa encore beaucoup d'autres, appropriant son langage à la portée de son intelligence. Il ne lui  parlait pas sans paraboles, afin que s'accomplit la parole du Prophète :. . . << J'ouvrirai ma bouche en paraboles, et je révélerai des choses cachées depuis la fondation du monde. >>

Aux Douze qui demandaient à Jésus d'expliquer les paraboles, et pourquoi il parlait en paraboles, il répondit :...<< A vous il est donné de connaitre les mystères du Royaume des cieux, mais pour eux, cela ne leur a pas été donné. Car à celui qui a, on donnera, et il sera dans l'abondance, mais celui qui n'a pas perdra ce qu'il croit avoir. Si je leur parle en paraboles, c'est qu'ils regardent et ne voient pas, c'est qu'ils écoutent et n'entendent ni ne comprennent. Ainsi s'accomplit en eux la prophètie d'Isaïe : Vous écoutez de vos oreilles et vous ne comprendrez point; vous regarderez de vos yeux, et vous ne verrez point. Car ce peuple s'est appesanti, ces hommes ont endurci leurs oreilles et ferme leurs yeux, de peur qu'ils ne voient, qu'ils n'entendent, que leur coeur ne comprenne, et que, venant à se convertir, je ne les guérisse. >>

Jésus leur dit encore :...<< Vous ne comprenez pas cette parabole ! Et comment comprendrez-vous toutes les autres ? >> Je vais donc vous expliquer la parabole de celui qui sème : la semence c'est la Parole de Dieu; le semeur est celui qui répand cette parole. Quelqu'un entend la Parole du Royaume et ne la comprend pas, l'esprit malin vient, et il enlève ce qui a été semé dans son coeur, de peur qu'il ne croie et ne soit sauvé : tel est celui qui a reçu la semence le long du chemin. Le grain qui a été semé dans les endroits pierreux, c'est celui qui écoute la Parole et la reçoit d'abord avec joie; mais comme elle n'a pas en lui de racine, il ne persévère que pour un temps, car la tribulation et la persécution survenant à cause de la Parole, il est aussitôt scandalisé. Le grain semé parmi les épines représente celui qui écoute la Parole; mais les sollicitudes de ce siècle, l'illusion des richesses, les plaisirs du monde étouffent cette Parole, et elle reste sans fruit. Le grain semé dans une bonne terre, c'est celui qui écoute la Parole dans un coeur bon et pur, qui la comprend, porte du fruit dans la patience et rend l'un trente, l'autre soixante, et d'autres cent pour un. >>

Ainsi parlait Notre seigneur Jésus-Christ.

Jésus leur disait aussi :...<< Apporte-t-on la lampe pour la mettre sous le boisseau ou sous le lit ? N'est-ce pas pour la mettre sur le chandelier, afin que ceux qui entrent voient la lumière ? Il n'y a rien de caché qui ne doive être manifesté, rien de fait en secret qui ne doive être connu et manifesté au grand jour. Si quelqu'un a des oreilles pour entendre, qu'il entende. >>

Note : La religion nouvelle, comme une brillante lumière doit éclairer le monde entier er faire connaître les secrets de Dieu, sa bonté pour les  hommes dans la Création et dans la Rédemption.


Jésus leur disait encore :...<< Prenez garde à ce que vous entendez. La mesure dont vous aurez usé pour les autres, on en usera pour vous, et on y ajoutera. Car on donnera à celui qui a : et pour celui qui n'a pas, même ce qu'il a lui sera ôté. >>

Note : Dieu nous traite en bien comme en mal, et fait que nous sommes généralement traités par les autres, comme nous les traitons nous-mêmes; la Providence ajoute même, comme récompense ou comme châtiment, quelque chose de plus.

Jésus dit aussi :...<< Il en est du Royaume de Dieu comme un homme qui jette la semence en terre. Qu'il dorme, qu'il se lève de nuit et de jour, la semence germe et croît sans qu'il sache comment. Car c'est d'elle-même que la terre produit du fruit, d'abord de l'herbe, puis un épi, et ensuite du blé tout formé dans l'épi. Et quand elle a produit son fruit, aussitôt on y met la faux, parce que c'est le temps de la moisson. >>

La puissance de l'Evangile pour convertir le monde vient de lui-même et de sa vertu divine. Du moment qu'il est semé dans le monde par l'enseignement, il produit nécessairement des fruits : ce sont d'abord de bons sentiments, puis des actes de vertus; plus tard les peuples entiers s'organisent d'après la loi nouvelle, qui est une loi de justice et de charité. C'est le principe du bonheur ici-bas. Mais si l'Evangile n'est plus enseigné aux jeunes générations, si les doctrines payennes leur sont fournies comme une ivraie, il ne faut s'étonner que les peuples reviennent au paganisme. A nouveau, vérité sociale.

Quand le nombre des élus sera complet, le jugement arrivera.

Les Disciples dirent à Jésus :...<< Expliquez-nous la parabole de l'ivraie semée dans le champ. >> Jésus répondit :...<< Celui qui sème le bon grain, c'est le Fils de l'Homme; le champ, c'est le monde. pour le bon grain, ce sont les enfants du Royaume, et l'ivraie, les enfants de l'iniquité. L'ennemi qui l'a semée, c'est le démon. La moisson, c'est la cosommation du siècle, et les moissonneurs sont les Anges. Comme on arrache l'ivrie et qu'on la brule dans le feu, ainsi en sera-t-il de la consommation du siècle. Le Fils de l'Homme enverra ses Anges: ils enlèveront de son royaume tous les scandales  et ceux qui commettent l'iniquité, ils les jetteront dans la fournaise du feu. Là seront les pleurs et les grincements de dents. Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le Royaume de leur Père. Que celui-là entende qui a des oreilles pour entendre. >>